PCF
(Parti Communiste Français)



Nous avons recontré Philippe DENIS, le 5 décembre 2000 au sein de la section locale du PCF à Angers. Philippe DENIS qui a adhéré à ce parti en 1984, est secrétaire de la fédération PCF du Maine et Loire et également délégué national du PCF. C'est à ces titres que nous avons décidé de lui rendre visite afin qu'il puisse nous éclairer sur sa perception du traitement local de l'information et au niveau national, en portant un regard si possible critique, sur L'Humanité.

    La naissance du Parti Communiste Français est facile à dater. Lors de son congrès de Tours, le 30 décembre 1920, la Section Française de l'Internationale Ouvrière (S.F.I.O.) se divise sur une question essentielle. Faut-il ou non adhérer à la IIIe Internationale, l'Internationale communiste fondée par Lénine; La majorité répond affirmativement à la question posée. Naît alors la Section Française de l'Internationale Communiste, qui se transformera l'année suivante en Parti Communiste, avec comme secrétaire général Ludovic Oscar Frossard.
En 1924, le P.C. enlève vingt-six sièges aux élections législatives. Un jeune militant fait son entrée au comité central et l'année suivante au bureau politique comme secrétaire à l'organisation, Maurice Thorez. Parti révolutionnaire, le P.C. manifeste contre la guerre du Riff en 1925 et voit nombre de ses militants arrêtés. Trois ans plus tard, ce sont des dirigeants qui sont arrêtés (Marcel Cachin et Paul Vaillant-Couturier) ou poursuivis pour provocation de militaires à la désobéissance (Jacques Doriot, Jacques Duclos et Maurice Thorez). La politique du parti se durcit, choisissant une ligne « classe contre classe ». Le P.C. perd des sièges au Parlement et des militants.
L'Internationale communiste recommande une nouvelle ligne, avec comme mot d'ordre le rapprochement avec les socialistes. Les événements du 6 février 1934 accélèrent le processus. Le 10 janvier, socialistes, communistes et radicaux publient un « programme commun ». Au printemps, le Front Populaire emporte les élections. Le P.C. a doublé ses voix de 1932 ; soixante-douze des siens entrent à la Chambre. Le P.C. soutient le gouvernement Blum sans y participer.
    Le 22 août 1939 intervient la signature du pacte germano-soviétique. Le P.C. approuve ce « succès de l'Union soviétique ». Il est alors dissous. Maurice Thorez préfère déserter et se réfugier à Moscou. Le P.C., entré dans la clandestinité, ne rejoint véritablement la Résistance qu'en 1941, après l'invasion de l'U.R.S.S. par les troupes allemandes. En 1943, le Komintern est dissous et le P.C. devient le P.C.F.
    À la Libération, le P.C.F., qui est membre du Conseil National de la Résistance, est devenu une des principales forces politiques françaises. Maurice Thorez est amnistié, et il prône la dissolution de « tous les groupes armés irréguliers ». Aux législatives, le P.C.F. rassemble cinq millions de voix. Pour la première fois, des communistes figurent dans un gouvernement.
Mais pour peu de temps. Le 5 mai 1947, le président du Conseil, le socialiste Paul Ramadier, révoque les ministres communistes, qui, la veille, ont manqué à la solidarité gouvernementale en refusant de voter la confiance au gouvernement. Le P.C.F. redevient, pour longtemps, un parti d'opposition. La période de la guerre froide voit le P.C.F. s'enfermer dans son ghetto. Des « procès politiques » se déroulent à Paris comme à Moscou. Plusieurs dirigeants importants sont exclus ou écartés de toute responsabilité. C'est le cas d'André Marty, de Charles Tillon, d'Auguste Lecœur, et plus tard de Marcel Servin et de Laurent Casanova.
La déstalinisation entreprise à Moscou en 1956 laisse le P.C.F. perplexe. Deux ans plus tard, l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle marginalise le P.C.F., qui perd 20 p. 100 de ses électeurs lors du référendum qui devait installer la Ve République. Aux législatives de 1958, son groupe parlementaire au Palais-Bourbon est ramené de 138 à 10 députés.
    En 1964, Maurice Thorez, malade depuis plusieurs années, meurt. Waldeck Rochet lui succède comme secrétaire général. L'année suivante, le Parti ne présente pas de candidat aux premières élections présidentielles au suffrage universel et préfère soutenir François Mitterrand. En 1966, un accord électoral de désistement réciproque avec la Fédération de la gauche démocrate et socialiste est signé. Une nouvelle phase de la vie politique s'ouvre. Le P.C.F. voit son influence remonter : en 1967, il regagne trente et un sièges à l'Assemblée nationale (22,46 p. 100).
    Le mouvement de mai 1968 surprend le P.C.F., comme les autres forces politiques françaises. Georges Marchais dénonce les « groupuscules » gauchistes. Le Parti soutient la grève générale et paraît craindre l'installation sur sa gauche d'une nouvelle force.
    L'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie entraîne la « réprobation » du bureau politique et la « désapprobation » du comité central. Waldeck Rochet quitte la scène politique l'année suivante après une opération.
    En 1969, le candidat du P.C.F. à l'élection présidentielle — Jacques Duclos — rassemble sur son nom 4,5 millions de voix (21,5 p. 100). L'union de la gauche reste à l'ordre du jour. Et, le 26 juin 1972, Parti Communiste, Parti Socialiste et Radicaux de Gauche tombent d'accord sur un Programme Commun de gouvernement. Cette même année, Georges Marchais est désigné secrétaire général, en remplacement de Waldeck Rochet, malade.
La ligne d'union de la gauche triomphera en 1981 avec l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République. Entre ces deux dates, les relations socialistes-communistes passeront par des phases plus ou moins tendues. Si, en 1976, le P.C.F. renonce à la dictature du prolétariat, la rupture se produira même en 1977 lorsqu'il s'agira d'actualiser le Programme Commun. Certains commentateurs attribuent ce revirement à l'influence soviétique sur un parti qui n'a pas pris autant de distances avec Moscou qu'il le prétend. Peut-être aussi faut-il tenir compte du « rééquilibrage » électoral qui se produit au sein de la gauche en faveur du Parti Socialiste. En 1976, pour la première fois, le P.S. devance le P.C.F. aux cantonales. De la Libération à la fin des années 1970, ce dernier avait toujours obtenu entre le quart et le cinquième des suffrages exprimés. En 1981, à l'occasion de l'élection présidentielle où Georges Marchais est candidat, le P.C.F. ne recueille que 15,34 p. 100 des voix. Il aura pourtant quatre ministres au gouvernement de 1981 à 1984. Le recul historique du P.C.F. se poursuivra en 1984, aux élections européennes, la liste communiste tombera à 11,28 p. 100 — résultat à peine supérieur à celui de la liste d'extrême droite de Jean-Marie Le Pen — et s'accusera par la suite : sur huit consultations nationales tenues entre 1986 et 1994, le P.C.F. n'atteint la barre des 10 p. 100 des suffrages qu'aux cantonales de 1985 et aux législatives de 1988.
    Ce déclin, qui dans un premier temps a profité au P.S., a plusieurs causes qui se conjuguent : transformation historique de l'électorat traditionnel ; récupération d'une partie de celui-ci par le Front National, qui reprend le flambeau du militantisme populiste et protestataire ; démobilisation des militants une fois éteinte la dynamique de l'union de la gauche ; mais aussi incapacité des instances dirigeantes à capter les attentes de la société (environnement), à s'adapter aux bouleversements qui secouent puis disloquent le bloc soviétique, à admettre enfin la contestation interne (« reconstructeurs », « rénovateurs »).
    En 1994, en vue de l'élection présidentielle, le P.C.F. se dote de nouveaux statuts et d'un nouveau leader, Robert Hue, secrétaire national. Au moins le Parti communiste continue-t-il d'exister, à la différence notable de son naguère puissant homologue italien.
Retour au début de l'article.Retour au début de l'article.Retour au début de l'article.

Adhérents :
Organisation :
Objectifs :
Programme :
Presse :
Dirigeants :
Contestation :
Élus :
Le PCF à Anger


Adhérents.Retour à la liste
A l'origine : 110 000 sur 150 000 à la sfio avant la scission. 1922 80 000.. 86 340 000. 87 330 000. 88 (702 864 dont actifs ayant un emploi 54 %). 96 274 862. 98 210 000. Départs du pc :; 80 Louis Althusser (1918-90, sans démissionner), Michel Cardoze (l'Humanité), Jean Elleinstein (6-8-1927, sans démissionner), François Hincker (Révolution), Jean Kéhayan, Gérard Molina, Hélène Parmelin, Édouard Pignon, Jean Rony (France nouvelle), Antoine Vitez ; 81 Michel Barak, Marcel Bluwal, Catherine Clément ; 82 Georges Labica, J.-L. Moynot ; 86 Michel Naudy ; 91-12-11 Claude Poperen ; 94-26-2 Anicet Le Pors (ancien ministre) ; 96-1-2 Marcel Trigou (ex-suppléant de G. Marchais) ; 97 : Philippe Herzog.
Organisation.Retour à la liste
Comité national (147 membres) ; Conseil nat. : bureau national (30) ; Secrétariat (10). Fin 1985 : 27 000 cellules (entreprises 9 000, locales environ 12 000, rurales plus de 6 000) ; fin 1998 : 12 000 cellules regroupées en 1 800 sections. Congrès : réunit tous les 3 ans les délégués des fédérations (1 par département) dirigées par un comité fédéral élu par conférence fédérale : fixe les orientations du parti, élit le comité national (qui élit en son sein bureau national, secrétariat, secrétaire national), une commission de contrôle financier et une commission d'arbitrage. Comités régionaux, comités de parti : dans certaines entreprises ou ensembles d'habitations dans lesquels rayonnent plusieurs cellules.
Objectifs.Retour à la liste
" Son idéal est que l'humanité s'organise autour du respect des droits de l'homme pris dans leur intégralité : droits des hommes et des femmes à vivre libres et égaux dans une société d'hommes et de femmes libres et égaux ; droit des peuples à vivre dans la justice et la liberté, droit de l'humanité à vivre dans un monde solidaire et désarmé, à bénéficier, par son travail, des ressources de la planète en les préservant. "
Programme.Retour à la liste

Grandes orientations d'une politique nouvelle :

    1) une autre orientation de l'argent, permettant de donner la priorité à la satisfaction des besoins des êtres humains, au progrès social et humain et non, comme depuis plus de 20 ans, à la rentabilité financière.
    2) un nouveau type de développement humain, à la française, avec ses traits originaux que sont le progrès social comme but et comme moyen, et le rôle moteur des services publics, des entreprises publiques.
    3) une sécurité d'emploi-formation pour toutes et tous, permettant le plein déploiement des immenses possibilités scientifiques et techniques de notre époque, la nouvelle conception du travail et des activités hors-travail qu'elles autorisent.
    4) une France active pour une autre construction européenne, pour un monde de paix, de coopération, de codéveloppement.
    5) un nouvel âge de la démocratie. Il faut revivifier les acquis essentiels de la citoyenneté que sont l'intérêt général, l'égalité, la responsabilité (document adopté au 29
ème congrès).

Presse.Retour à la liste
Quotidiens : l'Humanité (fondé 1904 par Jean Jaurès ; déficit 1998 : 17,4 millions de F), la Marseillaise, l'Écho du Centre. Hebdomadaires : l'Humanité-Hebdo, la Terre. Mensuels : les Cahiers du communisme, Économie et Politique, Regards, l'Avant-Garde (MJC), Clarté (organe de l'UEC). Éditions. les Éditions sociales. Imprimeries : une dizaine dont Paris-Province-Impression.
Dirigeants.Retour à la liste
Secrétaire national depuis 1994 : Robert Hue. Bureau national : Sylviane Ainardi (19-12-1947), Claude Billard (27-10-1941), Pierre Blotin (29-11-1939), Alain Bocquet (6-5-1946), Jean-Paul Bore, Nicole Borvo (8-12-1945), Daniel Brunel, Marie-Georges Buffet (7-5-1949), Jean-Marc Coppola, Michel Dufour, Marine Durlach, Jean-François Gau (14-9-1948), Jean-Claude Gayssot (6-9-1944), Dominique Grador, Maxime Gremetz (3-9-1940), Michèle Guzman, Guy Hermier (22-2-1940), Jacqueline Hoffmann (20-12-1943), Robert Hue (19-10-1946), Roland Jacquet, André Lajoinie (26-12-1929), Michel Laurent, Paul Lespagnol, Jean-Paul Magnon (25-8-1944), Nicolas Marchand, Annick Mattighello, Bernard Vasseur, Marie-France Vieux, Francis Wurtz (3-1-1948), Pierre Zarka (16-9-1948).
Contestation.Retour à la liste
Reconstructeurs : toujours membres du pc mais ne siègent plus dans les instances. Janvier 1987 Claude Poperen démissionne du bureau politique. Fin 1987 Marcel Rigout se retire du comité central dont Félix Damette est écarté. Structures : collectif Arias, journal, mouvement d'élus, animé notamment par Gaston Viens (maire d'Orly). Rénovateurs : fin 1987 exclusion de Pierre Juquin après l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle. Son échec a entraîné l'éclatement des " comités Juquin ". Claude Labrès, fondateur du Mouvement des rénovateurs communistes (mrc), s'est depuis rapproché du ps en créant le Forum progressiste. Le mrc, maintenu par Gilbert Wasserman et Louis Aminot, entretient des relations avec les " Reconstructeurs
Élus.Retour à la liste
Députés : nov. 1946 : 166 ; mars 1978 : 86 ; juin 1981 : 44 ; mars 1986 : 35 ; juin 1988 : 26 ; mars 1993 : 23 [(dont enseignants 9, techniciens 4, ouvriers 4, employés 5, politique permanent 1). Meilleur % en 1993 : Réunion 25,95 (1986 : 29,37 ; 88 : 37,19 ; 92 : 17,94) ; Allier 24,68. % en région parisienne : S.-St-D. 9,98, V.-de-M. 15,99, Hts-de-S. 10,32, V.-d'O. 10,14, Essonne 9,52, S.-et-M. 7,75, Yvelines 6,13, Paris 5,30] ; juin 1997 : 36. Députés au Parlement européen : 7 (élus 12-6-1994). Sénateurs : 16. Conseillers : régionaux 153, généraux 290, municipaux 21 350. Pts de conseil général : 3 (Allier, Seine-St-Denis, V.-de-M.). Maires : en 1978 : 1 481 ; 83 : 1 464 ; 89 : 1 120 (dont 46 villes de plus de 30 000 h.).
Le PCF à AngerRetour à la liste
PCF ANGERS
41, rue de Belgique
49 000 ANGERS