Le pêcheur gagne sa vie en vendant sa pêche. Lorsque le bateau est à quai, l'argent ne rentre pas. Alors le pêcheur doit travailler par tous les temps, ou presque, même si la navigation est dangereuse. Qu'il pleuve ou qu'il vente, tout le monde est sur le pont pour remonter les chaluts, les palangres, les casiers ou dans les salles de travail pour trier les poissons ou les crustacés.
Au port, il faut réparer les filets, entretenir le bateau pour repartir, jour après jour...
Au port du Diben, on a choisi une pêche sélective, en préférant la palangre et le casier, plutôt que le filet.
Ce choix n'est pas un choix économique, car les quantités pêchées sont moins importantes, mais il respecte davantage la vie marine, et donc l'avenir de la pêche.
De retour au port, les pêcheurs vont débarquer leur pêche pour la vendre.
Au Diben, les caseyeurs la vendent au vivier ; les palangriers et les fileyeurs la vendent au mareyeur. Il existe un contrat entre le pêcheur et le mareyeur ou le vivier : ceux-ci achètent la totalité de la pêche. Mais les prix proposés sont faibles.
Au vivier : les crustacés sont triés, pesés à cause des prix. Ils sont placés dans de grands bacs d'eau de mer pour les garder vivants. Ils se décomposent très vite quand ils sont morts.
Chez le mareyeur : les palangriers et les fileyeurs y déchargent toute leur pêche. Le poisson est pesé, recouvert de glace et placé dans une chambre froide. Ensuite, il sera préparé : vidé, lavé. Les filets de poisson seront découpés, puis vendus sur place. Des grossistes, des poissonniers, des restaurateurs viendront s'y approvisionner.
Les lieux de pêche se situent de 10 à 15 milles du port. La profondeur ne dépasse pas 30 mètres, en général. En moyenne, chaque bateau dispose d'une quarantaine de palangres. Une palangre peut atteindre 1000 mètres de long et compter 200 à 250 hameçons.
A chaque hameçon est accroché un appât : la "bouët". C'est un morceau de poisson : maquereau, grondin ou rouget.
Il faut cinq à six heures au pêcheur pour mettre les palangres à l'eau. Chaque palangre est repérée par une bouée surmontée d'un fanion. Chaque palangre est maintenue en place par deux ancres.
Après avoir posé la dernière palangre, le pêcheur rejoint les lieux où la première palangre a été mise à l'eau et commence à la relever. Au fur et à mesure, on trie, et on range les poissons dans des bacs.
Au retour au port, la pêche est déchargée et envoyée chez le mareyeur.
Autrefois, dans les années 1950, les caseyeurs s'appelaient langoustiers. Langoustes et homards n'étaient pas encore des produits de luxe, et ils furent beaucoup trop pêchés. A cette époque, on ne pêchait que pour soi et le village.
Les langoustiers embarquaient une cinquantaine de casiers faits de bois et d'osier. A partir de 1960, on pêchera davantage des tourteaux et des araignées, dans des casiers en plastique.
L'équipage d'un bateau se prépare à huit jours de mer. La destination reste secrète, car la concurrence est importante (il ne faut pas que les autres capitaines connaissent les bons coins). Le vent froid du nord-ouest rend le travail pénible. Il faut préparer les filières (suite de 80 casiers reliés les uns aux autres et repérés par une bouée surmontée d'un fanion). Chaque filière est retenue au fond par deux ancres. Un bateau peut emmener une dizaine de filières, soit environ 800 casiers. Dans chaque casier, on place un appât (souvent des morceaux de poissons)
Pour les mettre à l'eau, le bateau va "plein gaz", pour que les filières soient tendues et pour éviter que les casiers ne s'emmêlent. La profondeur est de 80 à 100 mètres.
L'hiver, le travail est particulièrement pénible, en raison des conditions défavorables : froid, vent, pluie, tempête...
Ces bateaux puissants traînent un filet fermé (comme une chaussette). Un grand portique situé à la poupe du bateau permet de mettre le chalut à l'eau. Le chalut est relié au tambour enrouleur du bateau par des câbles en acier appelés fûnes. Sur chaque fûne, un panneau divergent écarte la gueule du chalut vers l'extérieur. Des flotteurs en haut, et des lests en bas permettent d'écarter l'entrée du chalut en hauteur. On appelle peau de vache les renforts qui évitent au fond du chalut de trop s'user. Le fond du chalut est maintenu fermé par un laçage. Quand le chalut est remonté sur le pont du bateau, le bosco tranche le laçage et le filet peut se vider de ses poissons.
Dans ce type de pêche, le filet est simple. Il est posé au fond, en travers du courant. Tous les poissons qui passent se font coincer dans les mailles (l'opercule de leurs ouïes les empêchent de se dégager en arrière).